Créer une startup s’apparente à un véritable parcours du combattant. L’appellation « vallée de la mort » a même été instituée pour décrire la période de 1 à 3 ans qui suit la création d’une jeune pousse et qui voit la faillite de 90% d’entre-elles. L’enjeu pour une startup travaillant sur une innovation d’usage réside dans sa capacité à valider son marché et trouver ses clients au bon rythme. L’objectif étant d’aller suffisamment vite pour asseoir sa position, tout en ne négligeant pas le travail préalable d’éducation du marché à un nouveau service ou un nouveau produit, nécessaire en amont de toute innovation. 

Si je devais lire ces contraintes de marché à l’aune de Xaalys, l’agilité s’analyse comme suit. 

Le défi de Xaalys était l’entrée sur une terre inexplorée. Lors de notre commercialisation en avril 2019, nous sommes arrivés sur un marché français encore vierge d’une offre bancaire pensée spécifiquement pour les mineurs. A l’inverse, des acteurs comme Current, Greenlight ou encore GoHenry dans les pays anglo-saxons, avaient déjà atteint un stade de développement avancé avec de beaux succès.

Dans ce contexte, lorsqu’un acteur comme Xaalys décide de s’attaquer à ce segment de marché, cela vient avec des pré-requis d’excellence (sécurité, fiabilité, respect de la réglementation), mais également un rôle sociétal. Dans notre cas, notre vocation est la suivante : former une génération d’adolescents plus à l’aise avec la gestion de leur budget et des sommes qui leur sont allouées. 

La seconde difficulté de la néobanque pour adolescents réside dans la volatilité de sa cible principale. Plus que n’importe quelle génération avant elle, la Gen Z impose aux marques d’anticiper ses besoins ou sinon, en quelques clics, elle aura trouvé un produit de substitution. Tout l’enjeu est donc de passer d’une agilité par adaptation à une agilité par anticipation.

Les tâtonnements constatés sur le marché illustrent nettement la différence entre les entrepreneurs du secteur teens mus par des intimes convictions par opposition aux acteurs qui répondent à des logiques beaucoup plus opportunistes. 

En synthèse : sur le principe de la sélection darwinienne, la clé de la survie pour une startup réside dans la capacité à s’adapter au changement, à être « agile », mais j’irais même un cran plus loin en disant que la faculté à s’adapter ne suffit plus.

Plutôt que de courir après le temps pour tenter de répondre aux problématiques qui se présentent à nous, une entreprise doit être en mesure d’anticiper les évolutions avant qu’elles ne se manifestent et ainsi promouvoir la proactivité plutôt que la réactivité. 

En tant que dirigeante, la question se pose également de savoir comment transformer son entreprise, son mode de fonctionnement ou encore sa proposition de valeur, tout en conservant son ADN de marque et ce qui nous distingue sur le marché. Pour être agile, il est primordial de savoir développer une vision à long-terme. Mon ambition avec Xaalys est de développer un outil d’éducation financière qui aidera les parents à apprendre à leurs enfants la valeur et la gestion de l’argent. De cette vision initiale découlent nos valeurs et le référentiel qui guide chacune de mes décisions.

Promouvoir l’éducation financière constitue un objectif, une conviction et une certitude qui anime toutes les décisions opérationnelles prises au quotidien. Business agility constitue en somme chez Xaalys, la capacité à concilier nos valeurs et nos ambitions avec la réalité d’un marché qu’il faut amener à adopter notre solution, massivement et avec confiance.

Par Diana Brondel, Fondatrice de Xaalys