Kayoum a su transformer son expérience avec le programme CPi (Création d’un Produit innovant) en une véritable préparation pour l’entrepreneuriat. En travaillant avec une équipe multidisciplinaire lors du CPi, il a dû s’adapter à des méthodes de travail différentes, ce qui lui a permis de comprendre l’importance de collaborer avec des profils diversifiés. Cette approche novatrice s’est révélée essentielle pour la réussite de sa propre start-up, où il a pu recruter des personnes de formations variées. Pour Kayoum, l’entrepreneuriat est une façon de répondre à des enjeux qui l’animent profondément. Ayant grandi dans des milieux socialement contrastés, il a pris conscience du déterminisme social et a décidé de briser les barrières en repensant la manière dont les individus sont présentés aux entreprises. WHIRE est ainsi né de sa volonté de casser les représentations et de favoriser le recrutement de profils pertinents, au-delà des diplômes.

PROFIL

Métier : Fondateur de WHIRE

Entreprise Client : La Société Générale

Promotion : 2017

Problématique CPi : Penser l’agence de demain

École Partenaire : Centrale

Quelles compétences et connaissances as-tu acquises grâce à ton expérience avec le CPi ?

Mon expérience avec le CPi m’a offert l’opportunité de collaborer avec des designers de Strate, ce qui m’a initié à de nouvelles perspectives et méthodes de travail. J’ai appris l’importance de l’adaptabilité et de la compréhension mutuelle pour une collaboration efficace. Cette expérience m’a fait réaliser pourquoi certaines entreprises préfèrent embaucher des diplômés des mêmes écoles – il y a un confort dans la similarité. Cependant, j’ai aussi découvert la richesse et l’innovation qui émergent de la diversité des compétences et des perspectives. Cela m’a préparé à embrasser la diversité et l’inclusion dans ma carrière future, une leçon que je considère comme inestimable.

Est-ce que le CPi t’a préparé au monde du travail ?

Absolument, le CPi a été clé dans ma préparation pour le monde professionnel. J’ai eu l’opportunité de travailler sur un projet innovant, depuis la conceptualisation jusqu’à la mise en œuvre d’un POC avec un client réel. Cette expérience m’a permis de comprendre les dynamiques et les exigences du monde réel, en particulier dans le domaine de l’innovation. J’ai appris comment gérer un projet de bout en bout et comment communiquer efficacement avec les clients, des compétences qui se sont révélées essentielles dans ma carrière.

Est-ce que tu as un souvenir, une anecdote mémorable de CPi ?

Je me souviens d’une journée où un membre plus âgé de notre équipe, venant de Centrale et poursuivant des études de master, a craqué. Son approche était différente, car il avait déjà de l’expérience professionnelle. Je me rappelle clairement sa frustration. « Dans le monde professionnel, vous seriez anéantis », nous avait-il lancé. « Vous êtes encore jeunes, vous ne connaissez rien du monde du travail. » Il était vraiment en colère. Nous étions jeunes, immergés dans le monde académique, et peut-être un peu naïfs sur les réalités du monde du travail. Ce jour-là, certains d’entre nous étaient absents ou arrivaient en retard, ce qui exacerbait sa frustration.

Je me suis demandé quelle part de vérité il y avait dans tout ça. Ses mots m’ont fait m’interroger sur notre préparation au monde professionnel et la rigueur qu’il exige. Nous avons eu une discussion approfondie par la suite. Il a clarifié qu’il croyait en notre potentiel pour réussir professionnellement, mais il a souligné l’importance de la vigilance et de la discipline. Sa remarque m’avait marqué à l’époque.

“« Mon projet entrepreneurial est né de ma conviction profonde : briser l’autocensure et casser les représentations. »”
Profil CPi
Kayoum Fane

Est-ce que t’as toujours su que tu allais entreprendre ?

Je savais que j’allais entreprendre. Il fallait que je réponde à des enjeux sociétaux, environnementaux, j’ai toujours eu ce besoin-là. Ce n’est pas tant un acte d’altruisme, mais plutôt une réponse à un besoin personnel profond de contribuer à des causes qui me tiennent à cœur. Quand les gens qualifient mes ambitions d’altruistes, je tiens à préciser que c’est aussi une quête personnelle. C’est une démarche qui est ancrée dans mon identité et mes convictions personnelles.

Comment t’es venue l’idée de créer Whire ?

J’ai eu la chance dans ma vie de naviguer dans des univers différents. J’ai grandi dans une cité de Paris, dans le 19ᵉ arrondissement, et à mes 15 ans, j’ai atterri au Lycée Louis-le-Grand.

Cela représentait une transition radicale, un passage d’un monde à un autre. J’ai fait mon lycée, j’ai fait ma prépa là-bas avant de poursuivre à Centrale Paris. En dernière année à Centrale, je me suis beaucoup posé de questions sur le déterminisme social. Comme j’étais à ce moment-là en option mathématiques appliquées et filière entrepreneur, je savais que mon projet devait avoir du sens. Parallèlement, des amis d’enfance sollicitaient mon aide pour peaufiner leurs CV et lettres de motivation. À chaque fois qu’on finalisait ces documents, je les encourageais à postuler à divers endroits, mais la réponse était toujours la même : « Non, ça ne sert à rien, je n’ai pas le bon diplôme, je n’ai pas telle ou telle qualification. » Je l’ai entendu une première fois, une deuxième fois et en fait, je l’ai entendu à chaque fois que j’aidais les gens et là, je me suis dit : “Ce n’est pas possible, on est en train de passer à côté de profils pertinents. Tout ça parce que ce bout de papier là qu’ils envoient, il ne dit pas grand-chose d’eux.”

Donc, je me demandais comment on pourrait faire en sorte, de présenter les gens d’une nouvelle manière pour que les entreprises, elles recrutent des profils pertinents, qu’elles n’auraient pas nécessairement considérés autrement. Et ça, ce fut le point de départ de Whire. Véritablement me dire, qu’il faut briser l’autocensure. Comment briser l’autocensure du côté des personnes ? Comment casser les représentations du côté des entreprises ?

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