Grâce à une formation en ingénierie, en économie et en politique publique, obtenue entre Centrale, Cambridge et Harvard, Henri Brébant s’est forgé une compréhension aiguë des enjeux à la croisée des politiques publiques et de l’innovation. Il a guidé des initiatives de sécurité routière, transition écologique, soutien aux réfugiés et personnes âgées, avec une attention particulière à l’impact environnemental et social. Sa mission ? Utiliser l’innovation pour favoriser la transition vers un avenir plus durable. À travers ses expériences, il démontre que le changement est possible, et que chaque action compte dans la construction d’une société plus juste et respectueuse de l’environnement.

Portrait CPi

PROFIL

Métier : Deputy Head of Unit & Green Deal Lead, Ministère de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique

École Partenaire : Centrale

Entreprise Client : Vinci Autoroutes

Promotion : 2010

Problématique CPi : Influencer la sécurité routière grâce au design et à l’expérience utilisateur

Peux-tu nous parler du projet et de tes expériences de CPi ?

J’étais étudiant à Centrale. Le programme CPi existait déjà depuis un certain temps et était bien organisé. Le projet était une carte blanche pour inventer l’aire d’autoroute du futur, pour notre client Vinci Autoroutes. Nous avons travaillé dur pendant un an et avons remporté le concours ! Du design aux sciences sociales en passant par la finance, chaque membre de notre équipe soudée a apporté ses compétences et son histoire. Nous avons eu la chance de voir notre concept et notre design appréciés par le client et je crois qu’il a infusé – qui sait, sur les routes de France ! Ce qui m’a plu, c’est que nous avons pu réfléchir comment influencer quelque chose de très tangible comme la sécurité routière grâce au design et à la magie de l’expérience utilisateur.

Qu’est-ce que le CPi t’a appris ?

J’ai appris à adorer le travail d’équipe. Chacun amenait un peu sa pierre à l’édifice. Un projet d’innovation en équipe me fait penser un peu à l’aventure d’une troupe de théâtre, embarquée pour monter quelque chose sans savoir trop à quoi le résultat va ressembler, avec le tract, les surprises et la joie. J’ai aimé les gens que j’ai rencontrés au CPi et certains sont devenus de vrais amis.

J’ai appris à aimer travailler dans l’ombre, façon « Amélie Poulain », pour un projet positif impactant des milliers d’automobilistes, en acceptant d’être humble. C’est ce que je retrouve dans le service public, en travaillant pour un Gouvernement, sur des projets qui ont parfois énormément d’impact.

Enfin, je pense que ça m’a donné le goût de faire des programmes universitaires un peu différents et à croire aux expérimentations en éducation. Le CPi était très hybride, multidisciplinaire, difficile à faire rentrer dans les cases des parcours académiques. Je pense que j’ai tellement aimé le CPi que j’ai recherché une forme de multidisciplinarité et d’innovation dans la suite de mon parcours : convaincu qu’en allant dans des formations différentes, on peut en ramener des compétences qui ont une vraie valeur ajoutée.

“Le CPi a été un déclic. Je me suis posé beaucoup de questions sur l’innovation et la façon dont les gouvernements peuvent la favoriser. ”
Portrait CPi
Henri Brébant

Ton travail a manifestement eu un impact tangible. Comment cette réalisation a-t-elle façonné la suite de ta carrière professionnelle ?

Le CPi a été un déclic. Je me suis posé beaucoup de questions sur l’innovation et la manière dont les gouvernements peuvent la favoriser. J’ai décidé de suivre un master en Angleterre axé sur les politiques technologiques et l’innovation. J’ai ensuite travaillé en conseil pendant trois ans, puis je suis parti aux États-Unis pour renforcer mes connaissances et mieux comprendre le contexte de mon action, notamment sur les enjeux de gouvernance démocratique et de géopolitique. J’ai ensuite rejoint la direction de la transformation publique (DITP) en France, où j’ai pu appliquer ce que j’avais appris pour mettre en place des réformes ayant un impact sur les personnes âgées et les réfugiés. J’ai retrouvé à la DITP la place donnée aux méthodes de Design Thinking et dinnovation collective que j’avais apprises au CPi.

Utilises-tu des techniques acquises lors de ton passage au CPi dans ton travail actuel ?

Oui, bien sûr ! À la DITP, j’ai réalisé des analyses de parcours usager pour les personnes âgées et leurs aidants en appliquant directement l’esprit d’enquête terrain et le style de restitution appris au CPi. Je me souviens aussi d’avoir puisé dans mes souvenirs de CPi pour organiser un atelier d’idéation en dernière minute quand je travaillais sur le parcours des demandeurs d’asile.

Quels sont tes ingrédients pour rester motivé dans ton action ?

J’essaie d’écrire quelque part au début d’un projet ou d’un métier pourquoi je le fais, et d’y revenir ensuite, pour garder la foi, dans l’impact positif que je peux avoir, au-delà des désillusions qui sont le lot de tout projet. J’aime bien revenir sur une note ou une vieille lettre de motivation, ou entendre un ami me recentrer avec bienveillance.

Et même si l’impact final n’est pas au rendez-vous, le sens a été présent et il restera toujours le fun. C’est valable pour des projets comme CPi, une pièce de théâtre ou, je m’en suis rendu compte, le développement d’une loi.

Surtout, je me ressource auprès de l’énergie positive de mes collègues, collaborateurs, famille et amis. J’aime bien la phrase “It takes a village to raise a child” et ça m’aide de me dire que je pourrais toujours trouver des pairs qui ont vécu la même chose, et pourront m’aider à voir au-delà d’une difficulté passagère.

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