Matthieu Allègre, Designer horloger passionné et créatif, repousse les limites de l’horlogerie de luxe en alliant émotion et innovation. Dans cette interview, il partage son expérience de travail avec le client KPMG, lors de sa participation au programme CPi en 2011. En tant que designer horloger, Matthieu s’investit dans différentes disciplines, notamment dans la recherche, la conception en volume, le graphisme et l’élaboration d’images de synthèses. Son objectif ultime est de susciter de l’émotion chez les personnes à travers le style des montres. Nous explorerons la vision unique de Matthieu Allègre sur le design, les liens entre l’horlogerie et l’innovation, ainsi que ses défis et projets passionnants pour l’avenir.
PROFIL
Métier : Designer Horloger, Bureau de Design
École Partenaire : Strate
Entreprise Client : KPMG
Promotion : 2011
Problématique CPi : Réaménagement des locaux pour favoriser des rencontres chaleureuses et rassembler les gens.
Parle-nous de ton métier…
Je suis designer horloger, et cela comprend plusieurs disciplines. Ce qui m’intéresse, c’est à la fois le travail de conception d’objets et la recherche, liée au graphisme et au style. Je m’efforce de créer des montres séduisantes par le style et de les illustrer grâce à des visuels attractifs, car nous travaillons dans le secteur du luxe. Mon objectif est de susciter de l‘émotion chez les gens en leur apportant une vision esthétique qui est le reflet des marques pour lesquelles je travaille.
Quelle est ta définition du design ?
Pour moi, le design, aidé par ma formation à strate, consiste à répondre à une problématique fonctionnelle, c’est-à-dire améliorer l’usage d’un objet (form follows function). À l’inverse, dans mon secteur (l’horlogerie) je travaille plutôt le style et l’esthétique des formes, c’est pourquoi à mon sens l’intitulé de mon métier devrait plus justement être nommé “styliste horloger”.
Tu vois des liens entre l’horlogerie et l’innovation ?
Oui, dans le domaine de l’horlogerie, il y a énormément de recherches et développements, notamment en termes de nouveaux matériaux ou de nouvelles techniques. Par exemple, la société Preciflex qui travaille en grande partie dans le médical à permis à la marque HYT de révolutionner la lecture de l’heure en faisant circuler un liquide dans un micro capillaire en verre pour indiquer le temps. Elle utilise même des matériaux développés par la Nasa pour animer les micro pompes qui servent à faire bouger ce liquide. Il y a donc de l’innovation dans ce secteur, et surtout dans les nouveaux matériaux.
Quelles sont les compétences et les connaissances acquises grâce au CPi ?
Le fait de travailler au côté de plusieurs profils. Il y avait une école d’ingénieurs, de finance, de commerce en parallèle. C’était la confrontation entre les différents métiers qui travaillent en parallèle qui était intéressante pour moi.
Est-ce que le CPi t’a plu ?
Absolument, j’ai beaucoup apprécié mon expérience au CPi. L’une des choses les plus marquantes a été l’opportunité de rencontrer et d’interagir avec de nouvelles personnes. Chaque individu apportait une perspective unique, et cela a rendu l’expérience d’apprentissage encore plus enrichissante. Après, on a eu une bonne rigolade et des bons moments. C’était une expérience transcendante le CPi !
Dans ton travail, as-tu des défis ou des projets particuliers pour cette année ou dans un futur proche ?
Oui, j’ai deux défis principaux. Le premier est de créer une marque de montres, ce qui implique de travailler sur la communication, les aspects stratégique et commercial, mais surtout avoir carte blanche dans la direction artistique globale. Le deuxième défi est de continuer à développer une association à but non lucratif dénommée Watchconnect, qui a pour but de générer des rencontres entre les différents intervenants du secteur horloger, le temps d’un dîner, mais sans l’aspect formel d’une soirée réseaux. Lors de nos précédentes éditions, nous étions 180 et 150 personnes.
As-tu une anecdote ou un souvenir à partager sur ton parcours professionnel ?
Il y a une anecdote amusante qui me vient à l’esprit. Lors d’une présentation, nous avons eu un fou rire à cause d’une réplique du film 99 francs, que j’ai soufflée à mon collègue pendant notre présentation. C’était un moment de légèreté et cela s’est bien passé avec les clients, mais c’était épique !
Cela vous inspire ?
