11,6 milliards d’euros, c’est le montant levé par les startups françaises en 2021, selon Business France. Une réelle course à la levée de fonds, que beaucoup d’entrepreneurs associent à la réussite d’une start-up. Lever des fonds nécessite un processus qui demande du temps et pour lequel une phase de préparation est essentielle. En effet, les entrepreneurs ne lèvent pas des millions d’euros au bout de 2 mois. Et pour rappel, il est important de garder en tête que la levée de fonds est un moyen et non une finalité. 

Schoolab vous propose de découvrir les étapes nécessaires à la réussite et la gestion de sa levée de fonds. 

  • C’est quoi lever des fonds ? 
  • Comment se fait une levée de fonds ? 
  • Pourquoi et quand faire une levée de fonds ? 
  • Les étapes à ne pas louper pour une levée de fonds. 
  • Quels sont les meilleurs fonds à contacter pour lever des fonds ?
  • Quelles sont les conséquences d’une levée de fonds ? 

C’est quoi lever des fonds ?  

La levée de fonds est une opération financière d’augmentation du capital d’une société. Elle permet à la fois d’avoir des liquidités à disposition, pour financer les investissements et les recrutements à venir. C’est une étape essentielle pour permettre à l’entreprise de se structurer pour la suite de son aventure, mais c’est également un moyen de faire rentrer divers profils d’investisseurs à son capital. 

Il existe deux profils principaux d’investisseurs en start-up : 

  • Les Business Angels, qui sont des personnes physiques bénéficiant d’une expérience significative dans leur secteur et d’un réseau développé, qu’ils peuvent mettre à disposition des entrepreneurs.
  • Les fonds d’investissement de venture capital, des structures dirigées par des profils financiers, en attente d’un ROI (retour sur leur investissement), qui vont permettre à l’entreprise de lever des montants plus conséquents. Les fonds de VC aident également les entrepreneurs à développer une exigence sur le suivi financier de leur entreprise, du fait de leurs attentes contractuelles.

La levée de fonds s’adresse à tous les types d’entreprises, mais il existe une différence importante en fonction du type de financeur : les business angels investissent généralement entre 20,000 € et 30,000 €, tandis que sur du capital risque, les montants investis atteindront plutôt 150,000 € à 200,000 €, par fonds. Sur du capital développement, les entrepreneurs peuvent compter sur 1 à 10 millions d’euros par fonds. 

Comment se fait une levée de fonds ? 

1. Estimer le montant à lever

La première étape quand on cherche à lever des fonds pour sa société est de se demander : quel montant lever ? Pour estimer ce montant, vous pouvez vous appuyer sur vos projections financières estimées en fonction de vos besoins de trésorerie dans le business plan. Attention à estimer un montant suffisant pour au moins 2 ans, pour éviter de placer votre société dans cette course aux levées de fonds. 

2. Valoriser la start-up ou le projet

Il est important de distinguer la valorisation d’une start-up en phase d’amorçage de celle d’une entreprise traditionnelle avec déjà plusieurs bilans comptables. 

La valorisation d’un projet se fait traditionnellement en analysant les trois derniers bilans, le chiffre d’affaires et la rentabilité de celui-ci. En revanche, cette méthode de valorisation est plus compliquée pour une jeune start-up. 

La valorisation d’une start-up se calcule selon l’équipe, la taille du marché, l’innovation apportée, la vision et les projections financières. Dans tous les cas, la valorisation d’une entreprise doit être honnête pour les fondateurs comme pour les investisseurs. Si le projet est sur-évalué, l’investisseur sera frileux. A contrario, si la valorisation est trop basse, le capital risque d’être trop dilué pour les fondateurs. 

3. Préparer votre dossier d’investissement (executive summary, pitch, business plan)

Bien préparer votre demande à l’aide d’un dossier vous permettra de mettre toutes les chances de votre côté pour obtenir votre financement et gagner en crédibilité auprès de vos partenaires financiers. Il vous permettra également un gain de temps considérable dans son obtention.

Vous passerez peut-être un peu de temps à le rédiger, mais vous ne multiplierez pas les allers-retours par la suite, car votre financeur a besoin de plus d’éléments.

Un dossier de financement peut avoir différentes trames selon le besoin et l’interlocuteur. Un banquier n’aura pas forcément les mêmes critères et les mêmes attentes qu’un investisseur.

Le financement d’une création d’entreprise ne mettra pas en avant les mêmes éléments que le financement d’un investissement.

Toutefois, de nombreux éléments communs se retrouvent dans chacune de ces trames. Il est alors possible d’obtenir un dossier de financement complet en y intégrant les parties suivantes : l’executive summary, le pitch et le business plan. 

4. Rechercher des investisseurs et initier les échanges 

Une fois les premières étapes réalisées, la prochaine phase, c’est la recherche des investisseurs. Il faut avoir en tête que tous les investisseurs ne vont pas correspondre à ce que vous demandez. Il est donc nécessaire de cibler vos recherches en vous posant 3 questions : 

  • Est-ce que cet investisseur investi à mon stade d’avancement ? (pré-seed, seed, série A, etc.). 
  • Est-ce que cet investisseur investi dans un domaine particulier ? (Tech par exemple).
  • Quel est l’objectif de cet investisseur ? Réaliser une plus-value ou un apport de compétences pour un autre projet par exemple. 

Une fois la phase de recherche d’investisseurs terminée, il faut maintenant prendre contact et postuler. Si l’un d’eux est intéressé par votre projet, vous devrez pitcher votre projet dans un premier temps. Présentez votre pitch deck, un document d’environ 20 pages qui résume votre projet et donne envie à l’investisseur d’investir. 

L’idée est de retenir l’attention et de piquer la curiosité des investisseurs avec une histoire, une personnalité et des éléments phares (financiers, solution, tech…). Le pitch deck doit être digeste pour être présenté en quelques minutes. 

5. Lettre d’intention et due diligence 

    La lettre d’intention permet de délimiter un cadre et les limites de l’investissement et que chacun puisse exprimer ses intentions d’aboutir à la conclusion du contrat. La lettre d’intention a donc une valeur juridique en cas de problème. Cette lettre contient les éléments essentiels de l’investissement, les analyses et offres. La lettre d’intention contient des conditions nécessaires à l’investissement, auquel cas l’investisseur pourra se rétracter si ces conditions ne sont pas respectées. 

    Et pour savoir si ces conditions sont respectées, la due diligence intervient. C’est une procédure qui consiste à analyser l’entreprise en question, de A à Z. Des vérifications sur les comptes, les aspects juridiques, l’innovation, la tech en interne, etc. 

    6. Les négociations et le closing

    Une fois les vérifications effectuées et approuvées, les fondateurs passent à l’étape de négociation avec les investisseurs.  

    La phase de négociation consiste à trouver un accord sur les conditions de l’investissement. L’accord se doit d’être gagnant pour les 2 parties, généralement la rentabilité pour l’investisseur et éviter de trop diluer ses parts pour l’entrepreneur. 

    Une fois l’accord trouvé, c’est l’heure de retranscrire les derniers accords sur papier, notamment adapter les statuts et le pacte d’associés.

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    Pourquoi et quand faire une levée de fonds ?

    Une levée de fonds sert avant tout à financer et supporter la croissance d’une start-up, elle doit être vue comme un levier et non comme une fin en soi. Trop souvent, les entrepreneurs pensent que réussir à boucler une levée des fonds équivaut à franchir la ligne d’arrivée – détrompez-vous, ce n’est que le départ d’une course encore plus intense !

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    En effet, une fois le capital libéré, il est temps pour les équipes de :

    • Structurer la politique RH.
    • Installer des outils financiers qui permettront de suivre les stratégies mises en place (notamment d’acquisition ou de pricing).
    • Recruter des talents.

    Les étapes à ne pas louper pour une levée de fonds. 

    Les critères principaux des investisseurs

    Tout dépend bien sûr de la typologie de l’entreprise et du type d’opération, mais les investisseurs sont le plus susceptible de s’intéresser aux critères suivants : 

    • En Seed : le profil des co-fondateurs, le produit et la traction potentielle. Les financements sont axés vers du risque et de rentabilité des investissements. 
    • En série A : l’entreprise est déjà plus avancée, et hormis le produit et les clients existants, les investisseurs vont s’intéresser aux indicateurs de performance.
    • En séries B et C : ces séries correspondent beaucoup plus à des considérations financières pures, avec beaucoup moins d’humain pris en compte.

    Tout dépend aussi des acteurs sollicités : les acteurs du capital risque peuvent prendre un risque plus élevé et se permettre de moins s’attacher aux indicateurs financiers, tandis que les banques vont avoir tendance à exiger des comptes de résultats bien plus détaillés.

    Les éléments indispensables pour construire son dossier de financement ? 

    Bien préparer votre demande à l’aide d’un dossier vous permettra de mettre toutes les chances de votre côté pour obtenir votre financement et gagner en crédibilité auprès de vos partenaires financiers. Il vous permettra également un gain de temps considérable dans son obtention.

    Vous passerez peut-être un peu de temps à le rédiger, mais vous ne multiplierez pas les allers-retours par la suite, car votre financeur a besoin de plus d’éléments.

    Un dossier de financement peut avoir différentes trames selon le besoin et l’interlocuteur. Un banquier n’aura pas forcément les mêmes critères et les mêmes attentes qu’un investisseur.

    Le financement d’une création d’entreprise ne mettra pas en avant les mêmes éléments que le financement d’un investissement.

    Toutefois, de nombreux éléments communs se retrouvent dans chacune de ces trames. Il est alors possible d’obtenir un dossier de financement complet en y intégrant les parties suivantes : 

    • Problème
    • Solution
    • Marché
    • Business Model
    • Valeur ajoutée
    • Team
    • Besoin

    Comment faire un bon dossier d’investissement ? Les quatre conseils de Stéphane Paillard.

    1. Parler aux experts

    Les plateformes de type AngelSquare, Daphni, OneRagtime sont idéales pour les entrepreneurs en quête de feedbacks. Il ne faut pas hésiter à aller voir ces interlocuteurs, dont le métier est d’aider les startups à lever des fonds et de leur donner de l’expertise. Ils ont tout à fait la capacité de conseiller sur la création d’un pitch deck de qualité. 

    2. Ne pas hésiter à travailler avec un Designer

    Votre deck doit être à la hauteur visuelle de ce que vous faites au quotidien – ne vous limitez pas à un PowerPoint peu soigné et investissez du temps (et éventuellement de l’argent) dans la création d’un support qualitatif, qui sera bien mieux accueilli par vos interlocuteurs !

    3. Ne pas mentir sur les chiffres, mais les rendre pertinents

    Vous n’êtes pas obligés de présenter mille chiffres dans votre pitch, mais il faut prendre les indicateurs qui parlent le plus d’eux-mêmes et les plus pertinents – réfléchissez bien à la meilleure manière d’exposer votre potentiel.

    4. Ne pas oublier qu’une levée de fonds, ce n’est pas un sprint

    Une levée prend entre 4 et 8 mois environ. Aller voir les investisseurs quand il ne reste plus que 2 mois de cashflow sur le compte de votre start-up est une très mauvaise idée ! Ce type de situation risque de mettre trop de pression sur l’entrepreneur, qui, pressé par le temps, sera susceptible d’accepter plus facilement de mauvaises conditions de levée.

    “Quoiqu’il arrive, il ne faut pas hésiter à solliciter l’avis de gens dont c’est le métier. Souvent, les entrepreneurs vont voir des investisseurs uniquement quand ils ont besoin de fonds. C’est une erreur, il faut construire des relations et comprendre leurs attentes bien plus en amont, afin de créer un dossier solide.”
    S
    Stéphane Paillard
    ex-Head of Startups chez Schoolab

    Quels sont les meilleurs fonds à contacter pour lever des fonds ?

    Pour choisir ses interlocuteurs, tout dépend du type de l’entreprise qui cherche à lever. En effet, une application SaaS ayant choisi le MRR (Monthly Recurring Revenue) comme modèle économique n’intéressait pas les mêmes fonds qu’une start-up SpaceTech voulant révolutionner les voyages dans l’espace.

    CARTOGRAPHIE DES FONDS DE VC EN FONCTION DES TYPOLOGIES D’ENTREPRISE

    Xange site pour chercher ton fonds d’investissement http://findmyvc.io/

    Quelles sont les conséquences d’une levée de fonds ? 

    Nous l’avons dit plus tôt, la levée de fonds, c’est le début d’un marathon ! Pendant au moins 18 mois, les co-fondateurs vont devoir carburer à toute vitesse pour recruter de nouveaux talents, amener plus de rigueur et de précision dans leurs opérations, et mettre en place de nombreux processus pour soutenir la croissance. 

    Le rôle du CEO change radicalement, car, à la place du bootstrapping et des opérations, il doit faire beaucoup de management et doit apprendre à tracker les performances de ses employés, pour identifier les frictions et les points de productivité dans son entreprise. Après une première levée de fonds, il existe ce passage obligé où les fonds levés doivent servir à optimiser et à maximiser les revenus. Cette obligation implique de réellement structurer au carré ses activités : chaque euro investi doit désormais correspondre à 10 euros gagnés. Les équipes dirigeantes sont dorénavant investies de responsabilités bien plus conséquentes. 

    Quand un projet lève des fonds, il faut être prêt à accepter certaines conséquences non négociables : 

    • Le temps de préparation et de mise en place de la levée de fonds. La préparation des éléments du dossier d’investissement, les étapes d’audit, juridiques, de présentation du projet et de négociation prennent un certain temps qu’il faut prendre en compte. 
    • Le délai de mise à disposition des fonds. Il faut compter entre 6 à 9 mois entre le début des démarches et la mise à disposition des fonds. 
    • La dilution des parts sociales des fondateurs. Lors d’un investissement dans une start-up, l’investisseur entre au capital et devient actionnaire. 
    • L‘exigence de sortie de l’investisseur (impérative pour les fonds d’investissement) et donc la possibilité d’une vente totale de l’entreprise dans un délai de 5 ans.
    • La stratégie de croissance sera axée sur la rapidité d’exécution de tâches à forte valeur ajoutée. Un investisseur veut faire un multiple sur son investissement. 

    Plus d’argent, plus de stakeholders, plus de responsabilités : bienvenue dans le cercle des levées de fonds !

    Si vous devez garder une chose en tête, une levée de fonds est un moyen et non une finalité. Celle-ci peut vous permettre d’accélérer considérablement la croissance de votre start-up comme vous mettre dans une situation instable. Ne vous fiez pas à cette course aux millions d’euros que l’on voit dans les médias, posez-vous la question de-ci c’est un moyen pertinent pour atteindre vos objectifs